Le paysage des paiements en France bascule entre portefeuilles numériques et cartes bancaires. Dans le même temps, les crypto-monnaies font une percée impressionnante. En effet, des acteurs bien installés tels que PayPal et Cartes Bancaires sont occupés à se disputer les premières places. Pendant ce temps, l’adoption crypto progresse à 18, selon Gemini. Tout cela fait le bonheur du consommateur français qui a donc la latitude de choisir selon ses préférences.
Les solutions innovantes se concentrent sur la simplicité, la rapidité et la sécurité lors des paiements.
L’essor des portefeuilles électroniques
L’arrivée des smartphones dans nos poches a permis de vulgariser les portefeuilles électroniques. Parmi les poids lourds du secteur, on compte bien sûr PayPal. C’est l’opérateur le plus sécurisé, surtout pour les commerces et les grandes entreprises. L’entreprise est au-devant des innovations de paiement électronique. Elle travaille à apporter toujours plus de solutions à une nouvelle génération de clients.
On a notamment vu apparaître de nouveaux usages pour PayPal. L’un d’entre eux est la possibilité de payer sur des sites de jeux d’argent. En effet, le casino en ligne PayPal est devenu très populaire au cours des récentes années. Les joueurs apprécient beaucoup la sécurité règlementaire et la commodité apportée par cette application de paiement.
Apple Pay et Google Pay sont d’autres portefeuilles électroniques très populaires en France. Ils sont très pratiques et très sécurisés. En plus, ils bénéficient d’un écosystème déjà bien installé par les géants de la tech.
Dès 2022 déjà, près de 40 % des Français qui achetaient en ligne utilisaient des portefeuilles électroniques pour les paiements. D’ici 2025, on estime que l’utilisation des portefeuilles électroniques dans les magasins physiques pourrait passer de 4 % en 2021 à 9 %.
Parmi les nombreux avantages offerts par ce moyen de paiement, la simplicité d’utilisation figure à la première place. En effet, le principe est très simple. Vous ouvrez un compte sur l’application de portefeuille ; puis vous le configurez avec vos informations bancaires. À l’avenir, vous pourrez payer via cette application en appuyant sur un simple bouton.
En plus de cette simplicité, les portefeuilles numériques permettent de suivre vos dépenses. À la fin de la semaine ou du mois, vous pouvez passer en revue tous vos paiements et ajuster les dépenses pour le mois suivant. PayPal et Lydia, une solution française, permettent des paiements entre particuliers. Vous pouvez par exemple partager des factures de restaurant, rembourser l’argent emprunté à un ami, etc.
Les cartes bancaires restent le moyen de paiement dominant
Jusqu’à présent, aucun moyen de paiement n’a pu détrôner la carte bancaire. Depuis plusieurs dizaines d’années, elle s’est lentement, mais sûrement imposée dans les habitudes d’achat des français. Aujourd’hui, elle est incontournable, que ce soit pour payer dans la boutique du quartier ou en ligne. Ce succès s’explique par sa simplicité d’utilisation, sa fiabilité et la sécurité offerte par les banques françaises.
Les paiements sans contact
L’adoption des paiements sans contact est une avancée majeure dans l’utilisation des cartes bancaires. En mars 2022, 59 % des transactions par carte en France étaient effectuées à l’aide de la technologie de paiement sans contact. Tout au long de la pandémie de COVID-19, le mot d’ordre était d’éviter les contacts. Un contexte parfait pour cette nouvelle tendance de paiement. Son évolution et adoption ont par conséquent accéléré.
Les paiements sans contact sont possibles grâce à la technologie RFID. Celle-ci permet d’effectuer des transactions en quelques secondes, ce qui réduit considérablement le temps passé aux caisses. Mais les plafonds de paiement sans contact sont beaucoup trop bas pour en faire une option solide pour tous.
Les cartes biométriques
Heureusement, les cartes biométriques viennent améliorer les choses. Elles utilisent la reconnaissance d’empreintes digitales pour authentifier l’utilisateur. Le système peut ainsi accepter des paiements au-delà de la limite autorisée par le paiement sans contact.
Cartes Bancaires (CB) est le réseau national de cartes bancaires français. Actuellement, cet opérateur traite 95 % des transactions par carte dans tout le pays. C’est donc un partenaire incontournable pour toute entreprise qui désire accepter des paiements en France.
CB a vu le jour en 1984. L’organisation est vite devenue un acteur dominant puisque son réseau compte plus de 76 millions de cartes en circulation en 2022. CB est une organisation à but non lucratif détenue par des banques membres, telles que BNP Paribas et Société Générale. C’est un outil utilisé par ces géants de la finance pour mieux servir leurs clients.
En effet, contrairement à Visa et Mastercard qui fonctionnent à peu près de la même manière, CB a pour mission première de fournir des services de paiement sûrs et efficaces aux consommateurs français. On remarquera tout de même que les cartes CB sont souvent associées aux noms de Visa et Mastercard. Ceci permet au consommateur français d’utiliser sa carte CB à l’international. CB a traité 15 milliards de transactions pour une valeur de 685 milliards d’euros en 2022. Ceci lui confère une position d’acteur majeur de l’économie dans l’hexagone.
Un tel volume de transaction doit se faire dans un contexte de sécurité totale. C’est pourquoi CB a muni ses cartes d’une technologie à puce et code PIN. Celle-ci permet le stockage des données cryptées sur la carte, empêchant toute utilisation non autorisée. Pour les paiements en ligne, CB utilise EMV 3D Secure, un protocole qui ajoute une couche d’authentification supplémentaire. Les consommateurs sont tenus de vérifier leur identité à l’aide d’un code sécurisé ou de méthodes biométriques avant de finaliser une transaction. De plus, CB intègre la tokenisation pour les paiements mobiles, où des codes de transaction uniques remplacent les informations sensibles de la carte, réduisant ainsi encore le risque de fraude.
La montée en puissance des Crypto-monnaies : la nouvelle frontière des paiements
D’après une étude de Gemini, 18 % des Français détiennent des crypto-monnaies. En 2022, ce chiffre était de 16 %. Une autre enquête menée par KPMG et l’ADAN placent plutôt ce taux d’adoption à 12 %, une progression nette puisqu’il était de 9 % il y a un an. La majorité des sondages effectués dans le pays confirme effectivement que l’adoption crypto est une hausse dans le pays.
Le rapport 2024 Global State of Crypto de Gemini examine l’état actuel du marché des crypto-monnaies et les attitudes du public à l’égard des actifs numériques. Les principales conclusions d’une enquête menée auprès de 6 000 adultes en France sont les suivantes :
· Malgré les récentes turbulences du marché, on observe une croissance dans l’adoption des crypto-monnaies en France. Ce n’est pas le cas dans les autres pays du top 5 européen.
· L’industrie des crypto-monnaies a la possibilité de regagner l’intérêt des anciens propriétaires, plus de 70 % d’entre eux exprimant un retour potentiel sur le marché.
· Les préoccupations réglementaires constituent des obstacles importants à l’investissement en crypto-monnaies, 38 % des non-propriétaires aux États-Unis et en France citant ce problème, et près de la moitié (49 %) à Singapour partageant des préoccupations similaires.
L’un des principaux avantages des crypto-monnaies est leur capacité à faciliter les transactions internationales. Elles sont non seulement plus rapides, mais aussi moins chères en termes de frais de transaction. Cependant, la crypto n’est pas une monnaie officiellement reconnue. D’ailleurs, contrairement aux euros, vous ne pouvez pas obliger les commerçants français à accepter un paiement en bitcoins ou tout autre crypto.
Ceci n’empêche pas que des acteurs de la finance traditionnelle comme Visa travaillent à rendre les paiements crypto plus accessibles. Avec une carte Visa crypto, vous pouvez dépenser votre crypto-monnaie comme vous le feriez pour vos euros. Vous pouvez l’utiliser comme une carte bancaire classique, sauf qu’elle serait liée à votre portefeuille crypto et non à un compte bancaire. En 2021, le volume des transactions effectuées à l’aide des cartes crypto de Visa est passé de 1 à 25 milliards de dollars.
Paiements peer-to-peer : Envoyer de l’argent d’un compte à un autre
Ce moyen de paiement est surtout privilégié par les jeunes. En France, il est porté par des entreprises telles que Paylib et Lydia. Ces applications sont idéales pour les petites transactions du quotidien. À l’aide d’un simple numéro de téléphone, vous pouvez envoyer de l’argent à qui vous souhaitez. C’est très rapide, en plus d’être pratique.
Cela dit, pour véritablement profiter de cette rapidité, il faut que le bénéficiaire du transfert soit un utilisateur de l’application de paiement de P2P. Si ce n’est pas le cas, le transfert prend 2 à 3 jours, comme un virement bancaire standard.
L’impact des nouveaux modes de paiement sur les commerçants
Les commerçants français ont beaucoup à gagner en offrant un maximum de méthodes de paiement. Premièrement, en proposant un plus grand nombre de ces méthodes, ils attirent un plus large éventail de clients. Deuxièmement, ils peuvent mettre en avant certains modes de paiement pour faciliter la dépense chez leurs clients. C’est le cas avec les portefeuilles électroniques et les paiements mobiles par exemple. Troisièmement, ils peuvent renforcer la confiance avec leurs clients en offrant des moyens de paiement anonymes tels que les crypto-monnaies.
La cybercriminalité est le plus gros défi avec les nouveaux moyens de paiement disponibles en France. L’une des techniques les plus redoutables est l’hameçonnage, qui permet à un pirate de se faire passer pour une autorité de confiance pour vous pousser à lui offrir l’accès à votre compte. C’est aux entreprises de développer des systèmes de plus en plus sophistiqués pour protéger leurs utilisateurs.
Cela dit, il ne faut pas oublier les problèmes réglementaires que les crypto-monnaies rencontrent. Les autorités françaises et européennes travaillent à la mise en place d’un cadre juridique pour réguler l’utilisation des crypto-actifs. Mais la nature décentralisée de ces derniers ne rend pas les choses faciles.