Sur 5 joueurs Thaïlandais, 4 d’entre eux participent à des jeux vidéo.
Une société britannique, YouGov, constate que 82% de ces habitants avouent leur passion pour ce type de divertissement et 89% d’entre eux le font via leur smartphone. La pratique du jeu par ordinateur tombe à 41%, contre 28% pour la tablette et seulement 15 % pour la console de jeu : cette faible part est propre à l’Asie du Sud-Est.
L’eSport en Thaïlande bat également des records d’audience.
Mais il est clair que cette région du monde est très portée sur le jeu en ligne et le jeu-vidéo : juste derrière la Thaïlande, on trouve les Philippines, avec 80 % de joueurs, puis l’Indonésie, dont la proportion de gamers est de 77 %, au même niveau que Taïwan, devant le Vietnam (70%) et la Malaisie (60%).
Le mobile comme mode polyvalent d’expansion des jeux
Le smartphone est multifonctionnel, depuis les photos et vidéos haute résolution, l’accès à tous les réseaux sociaux, de nombreuses applications pour communiquer etc Il remplit à peine une poche et ne pèse rien, alors que les pièces d’ordinateur sont relativement chères. Bref, c’est devenu le compagnon indispensable de l’homme moderne en déplacement incessant, alors que les écrans de bureau sont fixés une fois pour toutes dans une pièce d’où on ne les déplace que rarement.
Les applications de jeux y sont en général gratuites, ce qui correspond bien aux attentes d’une jeunesse qui ne dispose souvent que de peu d’argent de poche. Cette facilité commerciale aide d’autant plus à la propagation de ces jeux comme style de vie, puisque tout le monde peut y avoir accès sans effort.
Le jeu mobile s’est répandu entre 2013 et 2018, grâce à Cookie Run, qui a disparu cette année-là en Thaïlande.
Il y a autant de “joueurs” que les femmes s’y mettent aussi
Cassant un préjugé tenace, l’enquête démontre qu’on a presque autant de joueurs que de joueuses, respectivement 84 et 82 %. Mais si on veut savoir qui utilise le plus son smartphone, on est surpris de découvrir que ce sont les femmes à 93 %, contre 86 % des hommes. Le film thaïlandais, “Mother Gamer”, par exemple, met en scène une mère participant à un tournoi d’eSport avec la ferme volonté de battre son fils qui y participe (tout en rêvant de devenir joueur professionnel) afin qu’il puisse se concentrer sur ses études.
La publicité est omniprésente, aussi bien dans le métro qu’à la télévision. Les joueurs Thaïs jouent en moyenne entre une et dix heures par semaine sur smartphone, principalement grâce à YouTube et Facebook.
Les streamers réputés sont les principaux influenceurs sur le marché thaïlandais, qui incitent les joueurs à en faire de même.
Cet énorme succès provoque un engouement à l’étranger, où de nombreux producteurs de jeux sont portés à proposer leurs produits avec des sous-titres en thaï.
La place de premier choix de l’eSport dans l’esprit thaï
Cette prédominance coexiste très bien avec l’immense passion des Thaïlandais pour l’eSports. A cause de cette passion très répandue, le gouvernement soutient cet élan populaire. Il se traduit également par une professionnalisation croissante de gens qui gagnent de l’argent par le biais de l’eSport.
La crème des jeux eSport fait beaucoup d’émules en pays thaï
Dota 2 l’a bien intégré, qui propose des sous-titres en thaïlandais, ainsi que des réductions pour les joueurs de ce pays.
CounterStrike est également parmi les jeux les plus prisés sur le plan mondial, mettant en jeu des forces armées. C’est un jeu de tir à la première personne.
Fortnite propose des sommes de l’ordre de 649 millions de bahts, soit plus de 17,550 millions d’euros, à partager entre les vainqueurs des tournois en Thaïlande. Ce jeu de guerre repose sur l’utilisation d’armes à feu, qui attire de nombreux spectateurs et visiteurs, dans le top 10 des jeux électroniques parmi les plus compétitifs.
League of Legends appartient également au cercle restreint des jeux mythiques qui illuminent l’esprit des gamers. Les tournois sont fréquents, où les jeunes Thaïlandais se partagent une somme environnant 458 millions de bahts, soit près de 12,422 millions d’euros.
Le temps de la reconnaissance officielle
Citons également Battleground et Overwatch parmi les jeux eSports les plus prisés du public thaïlandais.
Le gouvernement de Bangkok ne croit pas beaucoup aux problématiques de dépendance et a reconnu officiellement ces sports électroniques comme dignes de figurer au tableau des sports soutenus et financés par l’État, grâce à l’Autorité sportive de Thaïlande.