L’Éducation nationale franchit une étape importante dans l’intégration de l’intelligence artificielle. À partir de la rentrée 2026-2027, les enseignants français disposeront d’un assistant numérique souverain pour les accompagner dans la préparation des cours et l’évaluation des élèves. Un investissement de 20 millions d’euros, inscrit dans France 2030, doit permettre de libérer du temps pédagogique et de mieux cibler l’accompagnement des élèves.
Un assistant numérique pour épauler les enseignants
Présenté par la ministre de l’Éducation nationale Élisabeth Borne, ce projet vise à offrir aux professeurs un véritable “cerveau auxiliaire”. L’IA ne remplacera pas l’enseignant, mais viendra en soutien sur certaines tâches répétitives. Concrètement, l’outil aidera à structurer des cours, identifier ce qui a été compris ou non par les élèves, et proposer des pistes d’amélioration.
L’ambition affichée est claire : réduire la charge administrative et libérer du temps pour le cœur du métier, à savoir la transmission des savoirs et l’accompagnement personnalisé.
Un investissement stratégique de 20 millions d’euros
Pour concrétiser cette innovation, un appel à projets de 20 M€ sera lancé à l’été 2025. L’objectif est de développer une IA souveraine, ouverte et évolutive. Elle devra être respectueuse des principes éthiques et de la protection des données.
Ce financement s’inscrit dans le cadre de France 2030, un programme d’investissement qui vise à accélérer les transformations technologiques dans des secteurs stratégiques.
Un cadre d’usage strict pour l’IA en éducation
Le ministère a publié en juin 2025 un cadre d’usage de l’IA en milieu scolaire. Celui-ci définit des règles claires :
- les élèves ne pourront utiliser l’IA qu’à partir de la 4ᵉ,
- tout usage non autorisé dans le cadre d’un devoir sera considéré comme une fraude,
- des micro-formations via la plateforme Pix seront mises en place dès la rentrée 2025 pour les collégiens de 4ᵉ et les lycéens de 2de.
Les enseignants bénéficieront également de formations spécifiques pour intégrer ces outils dans leur pratique pédagogique.
Des syndicats vigilants face à l’arrivée de l’IA
Si le gouvernement met en avant les bénéfices attendus, certains syndicats de professeurs expriment des réserves. Le SNES-FSU craint une remise en cause de la liberté pédagogique, tandis que le SNALC interroge la pertinence d’un tel investissement au regard des difficultés budgétaires de l’école.
Ces réactions montrent que l’IA à l’école, loin d’être une simple innovation technologique, soulève des enjeux politiques, éthiques et pédagogiques.