Etant à la fois fan d’informatique et guitariste à mes heures perdues, forcément je fais un peu de MAO. Pour cela j’ai acheté l’année dernière une petite carte son USB externe Presonus AudioBox 22 VSL que j’ai branchée sur mon ordinateur. Avec ses 2 ports je branche à la fois ma guitare électrique et mon micro Audio-Technica AT 2020 pour l’enregistrement de ma guitare acoustique et de la voix (mais j’évite de chanter …). Grâce à cela je peux enregistrer mes extraordinaires performances sur mon DAW, en l’occurrence Ableton Live, un séquenceur hyper complet qui rend la création ultra facile grâce à son mode d’enregistrement par clips (ou par boucles) qui permet d’enregistrer ses idées hyper simplement avant de passer à l’arrangement de son morceaux.
Mais même si Live est extraordinaire, le problème de la MAO reste que l’on se retrouve plus souvent avec la souris entres les mains que la guitare. Et question créativité c’est pas top. Mais pas de panique, voici le Graal …
Ableton propose, depuis quelques années déjà, mais je devais habiter sur une autre planète, une surface de contrôle permettant de contrôler le logiciel Ableton Live. Une surface de contrôle à la fois conçue pour faire du Live, et là je vous invite à regarder les nombreuses démos sur YouTube, ou pour composer en toute simplicité vos patterns de batterie et même vos lignes mélodiques. Ce joujou extraordinaire s’appelle Ableton Push ou Push et j’ai le plaisir de vous annoncer que j’en suis l’heureux possesseur depuis une semaine maintenant. Un pur plaisir …
C’est quoi une surface de contrôle?
Une surface de contrôle ne fonctionne qu’avec un ordinateur, elle n’est donc pas autonome. Elle permet de contrôler les fonctions d’un logiciel de musique vous évitant ainsi d’utiliser la souris et vous permettant surtout de composer. Quand on utilise un DAW (Live, Cubase, ProTools, etc…), le nombre de possibilités est tel qu’une surface s’avère rapidement indispensable. Mais elle doit être complète et adaptée à votre logiciel, ce qui n’est pas le cas de la plupart des surfaces de contrôle, trop générique. Sur une surface de contrôle traditionnelle vous devez affecter tel bouton à telle fonction du logiciel et ainsi de suite et cela devient vite laborieux. Une fois réglée votre surface vous permettra selon le nombre de boutons, de pads, de potars, de déclencher vos enregistrements, créer vos patterns de batterie (oui parce que faire une pattern à la souris … ça craint sérieusement), mixer, arranger, etc …
Et elle a quoi de spéciale Push?
Ableton Push a été spécialement conçue pour le logiciel Ableton Live. C’est du “sur mesure”. Ableton a réalisé le cahier des charges et à confié la fabrication à … Akai. Donc vous n’achetez pas un gadget mais du matériel robuste et fiable avec en prime un “look and feel” du tonnerre.
Les pads sont nombreux et fabuleux, leur couleur varie selon le mode de jeu (vive la technologie LED), leur sensibilité est réglable et ils sont Aftertouch, c’est à dire que la pression sur la touche influe dans votre jeu.
Par rapport à une surface classique, vous n’avez AUCUN réglage à faire, Push est immédiatement opérationnel. Elle permet de quasiment tout faire depuis la surface sans prendre la souris, je vais dire 95% des possibilités de Live.
La communauté Push est très active et vous trouverez réponse à toutes vos questions. Les vidéos de bases sont super claires au point ou j’ai commencé à utiliser Push sans regarder le mode d’emploi, j’étais déjà à l’aise.
Premier démarrage
Si vous n’êtes pas encore utilisateur Live, rassurez-vous celui ci est fournit avec Push avec 3 versions au choix: Push + Live Intro, Push + Live Standard ou Push + Live Suite, avec des prix qui varient d’un peu plus de 400 EUR à 900 EUR selon la version choisie. J’ai personnellement la version de base qui suffit largement à mon utilisation. Je vous invite à comparer les édition de Ableton Live pour identifier la version qui vous convient le mieux.
Une fois Live installé, ou si vous avez déjà Live d’installé, branchez simplement Push à votre ordinateur avec le câble USB fourni, pressez le bouton ON/OFF situé à l’arrière et le tour est joué. Il n’y a aucun pilote à installer.
Démarrez simplement Live et commencez à composer avec Push. Je précise que l’alimentation secteur fournie avec Push n’est pas indispensable du tout et ne sert qu’à intensifier l’éclairage des Pads.
Composer avec Push
Une fois Push démarré il suffit de charger des instruments sur les pistes de Live (depuis Push bien entendu).
L’image suivante représente une vue de Push lorsqu’un kit de batterie est chargé. Les 16 pads inférieurs gauche servent à jouer en Live, les 16 pads inférieurs droits correspondent au nombre de mesure de votre pattern et les 32 pads supérieurs permettent de composer en mode Step Sequencer.
Cette vue correspond à la vue de Push lorsqu’un instrument midi est chargé sur une piste de Live. Vous avez alors à disposition un véritable clavier pour composer des lignes originales. C’est une grosse force de Push car vous avez la possibilité de changer la disposition des notes selon des dizaines de modes au choix et sur la clé que vous souhaitez. Par exemple vous pouvez organiser les notes selon un mode Mineur en clé de Fa, le jeu devient alors complètement différents qu’en mode Majeur en clé de Mi. Cela offre des perspectives nouvelles que l’on aurait pas avec un clavier classique. Une fois encore vous enregistrer en Live ou via un Step Sequencer.
Mixer avec Push
La vue Session permet d’orchestrer le déclenchement de vos clips, d’ajuster les volumes, de muter ou stopper des pistes, de régler les paramètres des clips, ou encore de sélectionner une piste spécifique. Une fois sur une piste vous pouvez accéder aux paramètres spécifiques de l’instrument, lui ajouter des effets (Reverb, Delay, Chorus, Effets Audio, Compresseur, …) et les mixer en temps réel (Fréquence, Tonalités, Filtres, …). Il est également possible via le bouton master de jouer sur le volume général et d’ajouter des effets sur l’ensemble de votre composition (Ajouter un compresseur / limiteur par exemple).
Push est adapté à mon Workflow
Chacun son Workflow, mais pour ma part Push répond parfaitement à mes attentes. Musicalement je navigue entre un style rock , folk et une petite touche d’électro. Voici comment je l’utilise (après 1 seule semaine d’expérience bien entendu).
Je m’en sers en tout premier lieu pour composer quelques patterns de batterie pour un morceau que j’ai en tête. Pour cela je n’ai pas besoin de brancher ma carte son ni mes instruments (Guitares, Micro). Je prends juste mon PC, Push et mon casque, je choisis mes sons et je compose mes patterns. C’est dans la boite.
Ensuite j’enregistre un peu de guitare, électrique ou acoustique. Là j’ai besoin de ma carte son. Une fois mon Micro et ma guitare branchés j’affecte les entrées sur les pistes de Live. Cette opération ne se fait pas depuis Push mais ça prend seulement 30 secondes, et je n’aurais plus à le refaire les autres fois (quand bien même je rebranche mes instruments sur les mêmes entrées Of Course). Pour le réglages des pistes (Volumes, Effets), c’est dans Push. Un petit effet d’ampli sur la piste de la guitare électrique, un flanger et un compresseur sur la piste du micro et je suis prêt.
Je lance un pattern de batterie pour me mettre dans l’ambiance et je lance l’enregistrement de ma boucle de guitare depuis Push. Si je ne suis pas satisfait de ma boucle, j’appuie sur DELETE puis NEW pour reprendre (notez que ma batterie ne s’arrête pas je reste dans le feu de l’action. Si je suis satisfait je peux toujours faire d’autres prises de la même piste en appuyant sur NEW, ou changer de piste tout en écoutant ou non ma boucle de guitare pour enregistrer une voix. Tout ceci se fait dans la continuité, je peux varier les tests, les mélanges, sans m’arrêter, changer de pattern de batterie, revenir sur un clip précédent, toujours sans interrompre le mouvement créatif, c’est COOL.
J’ajoute comme cela d’autres instruments à ma guise : Le pote qui passe avec la basse, l’enregistrement d’une ligne mélodique avec les 64 pads de Push en puisant parmi les nombreux instruments à disposition et les centaines de sons divers et variés.
Maintenant il ne reste plus qu’à passer à l’arrangement. Ça consiste à lancer les différents clips les uns avec les autres en vue d’un ensemble cohérent. Je lance l’enregistrement du mode arrangement (différent du mode clip) depuis Live, car on ne peut bizarrement pas le faire depuis Push. Mais franchement c’est vraiment pas grave, c’est ma seule action dans Live depuis plusieurs dizaines de minutes … le compte à rebours démarre, c’est parti, j’enchaîne les déclenchements de clips en live depuis la vue Session de Push, j’ajoute quelques automations toujours en live grâce aux 8 potars (Effets, Volumes, Panoramique, Délai, Reverb) et j’obtiens un truc qui tient la route, si j’ai raté mes automations je peux les refaire sans problèmes. Petit conseil avant de passer à l’arrangement, créez des scènes avec les associations de clips qui marchent bien. Pour cela dans Push si vous lancez le clip de batterie 1 avec le clip de guitare 3 et le clip de voix 5, et que le rendu vous plait pour votre arrangement, appuyez sur DUPLICATE, une nouvelle scène avec ces 3 clips va être créée et vous vous y retrouverez mieux pendant l’arrangement.
Une fois mon arrangement terminé, je retourne dans Live pour affiner quelques derniers points et exporter mon travail en WAV ou MP3 pour figer ma création. Et libre à moi d’improviser un nouvel arrangement en soirée en mixant en live mes différentes boucles.